Littérature antillaise

Les fondements littéraires antillais se basent sur quatre courants de pensée articulés par une querelle entre écrivains confirmés et novices.

La Négritude

Ce mouvement littéraire et idéologique est formé en 1930 de la rencontre entre trois intellectuels Aimé Césaire poête martiniquais, Léopold Senghor et du poête guyanais Léon Gontran Damas. Ils ont été inspiré du marxisme, de la panafricanisme et la philosophie des lumières.

L’Antillanité

C’est un mouvement littéraire et politique qui a pris naissance au début des années 60. Il se fonde sur la valeur identitaire issue d’une diversité culturelle et ethnique. L’idée fut introduite par un certains nombre de penseurs martiniquais, qui contrairement à la négritude (préservant les formes culturelles africaines), s’intéressaient d’avantage à la création de plusieurs éléments constitutifs. Notamment les configurations culturelles indiennes qui représentaient pour ainsi dire un rôle prépondérant dans l’antillanité.

René Ménil, ancien collègue d’Aimé Césaire a été le précurseur de ces idées nouvelles, un de ces articles “Problèmes d’une culture antillaise” a d’ailleurs clairement témoigné de l’unicité antillaise. Il se résumait en quelques mots “ni africaine, ni chinoise, ni indienne, ni même français mais finalement antillais Notre culture est antillais”.

La Créolité

Mouvement littéraire apparu dans la continuité de la négritude et de l’antillanité. Ses représentants en titre, Patrick Chamoiseau et Raphael Confiant. Ils ont souhaité, dans cette démarche, véhiculer un message universel à travers des recherches et études des différents peuples antillais et de l’histoire des Antilles.

Patrick Chamoiseau s’est opposée à l’idée d’une identité blanche ou noire et revendique la pluralité ethnique sur  laquelle se fonde l’histoire des Antilles. Gisèle Pineau, proche de cette idéologie impose une touche féminine et son regard sur le statut et l’évolution de l’Antillaise.

Le Conte 

Ce courant est instauré au 16ème siècle par les colons, puis adapté par les esclaves. Les plus jeunes se réunissaient autour de doyen pour écouter avec attention l’histoire qui allait leur être contée:

Pour commencer l’orateur hurle: “Yékri?”

L’assemblée répond: “Yékra”

L’orateur hurle à nouveau: “Yémisikri”

L’assemblée répond “Yémisikra”

L’Orateur s’écrit encore: “Est-ce-que la cour dort?”

L’assemblée rétorque avec énergie : “Non elle ne dort pas!” et l’histoire commence.

Plusieurs personnages reviennent dans ces contes, notamment Ti-Jean (personnage très sensible), Compère lapin (personnage assez cynique), Compère Zamba (l’esclave), Manman Dlo (la femme sirène), Misyé Li Wa (Le grand Roi, le Maître).

Le Roman

Ce courant a été insufflé par René Bonneville. Son objectif était de porter une analyse approfondie sur le mode de fonctionnement de la société. La Rue Case Nègre en est une illustre réprésentation cinématographique. Joseph Zobel a voulu retranscrire un système politique et socio-économique mis en place à l’époque vichyste. 

Ces écrivains ont investi tous les genres littéraires, révélant une langue riche et inventive à travers des oeuvres poétiques, romanesques et fantastiques. Nous citerons:

Daniel Bébel-Gisler (1935-2003) chercheuse du CNRS et pédagogue, fairvente combattante pour la reconnaissance des droits de la langue Créole.

Maryse Condé (née en 1937) a enseigné à l’université de Columbia à New York. Romancière de talent, elle a publié près d’une centaine d’essais, romans, pièces de théâtre mais aussi contes pour enfants.

Simone Schwart-Bart (née en 1938) est une écrivaine de renommée internationale. Elle s’est efforcée de relater à travers ses écrits des faits historiques et culturels inconnus des femmes de couleurs de la diapora.

Gisèle Pineau (né en 1956) une femme de lettres, elle est l’auteur de conte pour enfants, de nouvelles et de romans. Certains d’entre eux ont marqué les esprits notemment l’Ame prêtée aux oiseaux ou encore Fleur de Barbarie.

Max Rippon (né en 1944) reconnu pour sa plûme créole, il publie une qinzaine d’oeuvres littéraires consacrés à son île.

Ernest Moutoussamy (né en 1941) professeur, conseiller, mémoire indienne de la Guadeloupe. Il est adulé pour son entreprise autant politique que communautaire.

Saint John Perse (1887-1975) son vrai nom Alexis Leger a fait carrière dans la diplomatie en Extrême-Orient. Son grand amour la poésie pour lequel il s’est consacré entièrement.

Aimé Cesaire (1913-2008) grand écrivain et poête passionné, figure emblématique des intellectuels noirs.