Journée mondiale du refus de la misère : un combat de tous les jours pour les associations

La Journée mondiale du refus de la misère a lieu ce lundi 17 octobre. L’occasion de rappeler qu’en Guadeloupe, 34,5 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté national. Des personnes dont la précarité augmente face aux conséquences de la crise sanitaire et de l’inflation.

Une vie au centime près, une vie sans logement, une vie sans travail, une vie sans relation sociale. La misère peut se présenter sous plusieurs formes et peut détruire ceux qui y sont confrontés. 

Pour donner la parole aux plus démunis, montrer le travail quotidien des associations et organismes, mobiliser les citoyens et les responsables publics, la journée mondiale du refus de la misère a été créé ; elle a eu lieu ce lundi 17 octobre 2022.

Une journée qui fait écho dans l’archipel guadeloupéen, touché de plein fouet par la misère. Et pour cause, selon l‘Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), 34.5% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté national. 

A Pointe-à-Pitre, au quartier de l’Assainissement, la Maison Saint-Vincent, créé en 1973, accueil environ un millier de personnes en situation de pauvreté. Elles sont logées, nourries et blanchies. Parmi elles, Murielle Hernin. Depuis maintenant deux ans, elle dort à l’hébergement de nuit de l’association, où elle partage une chambre avec trois autres personnes. 

Après une succession de coups durs, dont l’incendie de sa maison, elle s’est retrouvée à la rue, sans aucun papier. 

Murielle Hernin, résidente de la maison Saint-Vincent de Paul à Pointe-à-Pitre, interrogé par Mickaël Bastide.



©Mickaël Bastide et Lydia Quérin – Guadeloupe La 1ère

Murielle espère un jour retrouver son intimité, en ayant son propre logement, et aspire à retrouver du travail. Les locataires de la structure bénéficient d’un accompagnement dans leur vie sociale et professionnelle. C’est le cas d’Hélène Cassand qui, après avoir fréquenté durant sept années la Maison Saint-Vincent, est aujourd’hui en formation de comptabilité. 

Hélène Cassand, bénéficiaire des aides la Maison Saint-Vincent



©Mickaël Bastide et Lydia Quérin – Guadeloupe La 1ère

La misère peut toucher tout le monde, comme en témoigne Nadine Chaibriant, présidente de l’épicerie solidaire à Baie-Mahault. 

45% sont des allocataires du RSA, 14% sont des salariés, 10% sont des retraités. 

Nadine Chaibriant, présidente de l’épicerie solidaire de Baie-Mahault

Si personne n’est épargné par la misère, il y a des cercles vicieux, des engrenages, qui peuvent conduire à l’exclusion. L’illettrisme et l’illectronisme sont à combattre, notamment.

Au-delà des critères économiques, nous sommes dans un système qui de plus en plus, dématérialise la relation de l’usager avec les différents services sociaux, services de l’Etat.

Patrick Pirbakas, secours catholique 

La journée mondiale du refus de la misère est célébrée depuis 30 ans. Un combat qui n’est pas prêt d’être gagné.